J'aime bien les musées.
Encore plus que les oeuvres elles mêmes, j'aime observer les gens qui déambulent avec lenteur, comme si leurs semelles collaient au sol. Leurs mouvements se retrouvent en suspension entre une sculpture minimaliste et une peinture constructiviste, leur attention totalement absorbée par des trucs étranges et des bidules incongrues. Certaines personnes restent engluées définitivement sur place, gardien fantôme faisant parti des ombres, faisant parti des reflets, faisant parti du musée. Les bras sont devenus inutiles et pendent, ballant, ou retiennent une tête devenu très lourde. Les jambes sont arquées, en canard, en cow-boy, en X... Les visages sont souvent saisis sur le vif, comme passé au grill de l'art.
Parfois une petite bombe sonore (type bébé affamé) éclate entre les murs qui reflétaient naguère le silence, mais personne n'ose vraiment regarder dans la direction du petit hurleur, de peur de rompre le lien particulier qui s'est créé.
Parfois c'est un éclat de rire qui cristallise l'environnement. Parfois des toussotements rauques, des discussions étouffées viennent emplir le bruit blanc ambiant.
Petit à petit, de petits pas feutrés reviennent à l'assaut des kilomètres de tunnels, de salles et d'escaliers et c'est un monde tout en lenteur, tout en sourdine, qui reprend possession des lieux.
J'aime bien les musées car j'ai l'impression d'être devenu rapide.
Voila 24 poses dans et autour du musée d'art contemporain de Belem, quartier ouest de Lisbonne, avec le petit Yashica T4 qui continue à me faire des mises au point aléatoires, rendant la photo encore plus aléatoire.
Bon visionnage !
Premier contact
Descente à droite
Prince des voleurs
Ligne de fuite
Un long tunnel
S'échapper
Perdu
En partance
... j'ai appuyé
Port hobbit
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Sous la lumière interne
Réminiscence
Vers les étoiles
Se voiler de jouissance
Jouer au pendu
Nous te regardons
Intimité numérique
Mise en abime de bobines
Les cactus
Dans les abysses du musée
Défilé du quatorze juillet
The Wall
Flou aléatoire
Thermodynamique des corps d'enfants
// 56ème pellicule : Museu vivo
Reviewed by Talion'h Kaärd : photographies et romans SFFF
on
18:35
Rating:
YES!!!!
RépondreSupprimerMerci... merci de me faire découvrir Lisbonne pour la deuxieme fois. Les vus et les non vus. Les poses reconstruites. L'imaginaire du réel !
RépondreSupprimerEnfin ... je me comprends...